Modestes ou triomphantes, anciennes ou dernier cri, les mairies des communes de France ont en commun d’être à la fois un étendard de la République et un trait d’union entre les citoyens et l’Etat. La mairie, présente au cœur de chaque ville et village de France, symbolise ce double pouvoir.
A Bessan, il semblerait que la maison commune était auparavant située rue de l’Olivier. Devenue trop petite, elle fut ensuite construite à l’emplacement d’une des tours des remparts et d’une partie des fossés en 1777 (emplacement actuel de l’hôtel de ville). A cette époque, le seigneur de Bessan en était ravi car le nouveau bâtiment était doté d’une grande salle dans laquelle il pourrait rendre justice, ainsi que d’une prison. Une partie du rez-de-chaussée est alors utilisé comme marché couvert, l’autre située plus à l’arrière servait à priori à débiter les marchandises. En janvier 1791, le procureur de la commune demande l’exécution de la loi concernant l’abolition des marques de féodalité : la plaque de marbre alors posée au-dessus de la porte d’entrée de l’hôtel de ville, et où est gravé le mot « noble » sera « enlevée, brisée et anéantie car elle blesse la vue des amis de la liberté et de l’égalité, et ceux de tous les citoyens ».
En 1847, les élus projettent d’installer une horloge en façade. Mais faute de place pour l’y installer, il sera décidé la construction d’un beffroi en 1850. Toutefois, le poids de cette construction supplémentaire oblige un renforcement de la voûte des halles d’où les arches que l’on connait aujourd’hui. Il est probable que les halles marchandes aient été supprimées et murées à ce moment-là, laissant place à un local qui servira, en 1888, à garer la pompe à incendie.
Au fil du temps, les besoins évoluent et en 1970, les élus souhaitent supprimer la prison pour construire à la place un bureau pour les gardes. Une fois n’est pas coutume, les lieux devenant particulièrement étroits, il sera acheté, en 1978, la maison voisine située à l’angle de la rue de l’Olivier, puis en 1991, le premier étage de la Caisse d’Epargne d’alors, côté Grand’rue, puis en 1999, le rez-de-chaussée.
C’est durant les municipalités de Robert Raluy que le bâtiment s’adapte aux nouvelles technologies et à l’informatisation de tous les services. La croissance démographique continue de la commune nécessite des bureaux mieux adaptés pour les services administratifs. La police municipale est transférée à quelques dizaines de mètres, d’abord rue de la République puis place de la Promenade. Cela ne suffit pas et un nouveau bâtiment est construit en continuité de celui d’origine. Il est inauguré par le sous-préfet de Béziers en 2012. Deux nouvelles arches permettent de parfaitement s’intégrer, tandis que l’ancienne maison voisine est conservée pour y intégrer, à terme, les archives municipales. Le parvis créé prend le nom de parvis de la Citoyenneté en 2015 suite aux terribles attentats de Paris.
On le constate, la mairie s’est toujours adaptée afin de rendre le meilleur service public. Climatisation et informatisation sont venues compléter le confort des agents. Avec toujours le souci, pour toutes les municipalités, de conserver l’hôtel de ville en centre-ville, à son emplacement désormais devenu historique.