Site de la Monédière

L'oppidum de la Monédière, situé au Sud du cimetière communal, a été identifié dès 1934 et a fait l’objet de sondages archéologiques successifs. Dans les années 1970, des fouilles d’étendue limitée ont été menées et ont permis d’apprécier l’importance régionale de cet d’habitat occupé essentiellement entre le début du VIe siècle et la fin du Ve siècle avant notre ère.

Suite aux fouilles préventives réalisées en 2014, des données importantes ont été recueillies sur ce site protohistorique. Ces travaux ont ainsi permis de mettre en évidence un large fossé défensif, ainsi que des vestiges de bâtiment comprenant des fondations de murs en pierres, des foyers et des restes de sols d’occupation. Des fosses et des trous de poteaux ont également été retrouvés. Afin de prolonger cette action, Alexandre Beylier du groupe « Archéologie des sociétés méditerranéennes » de Lattes a été autorisé par la municipalité à organiser, cette fois-ci, des fouilles programmées pluriannuelles qui ont débuté dès juillet 2017.


Ces dernières ont révélé un quartier d’habitat détruit par un incendie datant de l’une des dernières phases d’occupation du site (vers la fin du Ve siècle avant J.-C.). De nombreux éléments d’architecture en terre crue (torchis, briques) figés pas le feu, fournissent de précieux indices sur les techniques de construction et sur l’aspect possible des édifices. Les niveaux sous-jacents laissent entrevoir l’existence de vestiges denses, avec la présence de bâtiments plus anciens, délimités d’un côté par un vaste espace de circulation. Cette voie (ou place) de près de 5 m de large se situe dans le prolongement de la porte fortifiée fouillée en 2014. Formée de cailloutis et de galets, elle comporte des recharges attestant du soin porté à son entretien : une organisation urbaine planifiée, peu rencontrée à cette période.

Les recherches ont aussi porté sur le secteur de la citerne romaine. Les prospections géophysiques menées en 2016 avaient révélées l’existence d’une butte artificielle entourée d’un fossé qui posait question. La fouille a montré qu’il s’agit bien d’un large fossé de 6 m, creusé à la période antique, soit plusieurs siècles après l’abandon de l’habitat protohistorique. Les vestiges d’un bassin (ou d’une autre citerne) ont été mis au jour, interrogeant sur la nature de l’occupation su site à cette époque plus récente : villa, hameau, agglomération plus importante ?

Comme attendu, les fouilles ont livré des résultats prometteurs qui ouvrent de belles perspectives de recherche sur la compréhension de ce site de référence pour la protohistoire régionale et pour la question des rapports entre Grecs et autochtones.